# 00524 - l'étal à l'étale

fruits de haute mer

gorgés d'iode et de sels marins

entre rêves de profondeurs

et ceux de tables de convives

difficile d'être plus près

des envies gourmandes

bon appétit !

# 00523 - massive

entre l'or et la lumière
ses mots aussi durs
         aussi froid

     heart of stone
     as a last time
     dans un grand rire

à briser les montagnes
de rêves
entre l'or et la lumière

# 00522 - écrire tout au long de la vie

encre au creux du coeur
trouver les mots
le long des kilomètres
jamais dormir
écouter la lune
           boire ses mystères

# 00521 - au bord du vide

au bord du chemin
celui où passe en grand fracas
                    la vie
j'écoute le silence encore
                    comme dans une
                    image vide

# 00520 - petit havre

avant de croiser les anges
juste prendre une grande
                  respiration
en silence

# 00519 - derrière les montagnes...

derrière les montagnes

plus loin dans la vallée

derrière le bleu altitude

les premières couleurs

parfumées

# 00518 - blue empty

même les cris se perdent
se noient l'écho s'étouffe
même si
au bout de ma route
rien n'existe que le
                  silence du
                  vide bleu

# 00517 - le train de 4 heures du soir

les jours d'avant
la nuit sous
la pluie battante
entrer les poings serrés
au fond des poches

attendre ainsi
assis à la place 16
toujours la même
et espérer enfin
pouvoir prendre la photo

# 00516 - au coeur de la nuit

je suis là
au milieu des nuits de douleurs
comme un cri
assourdissant
       absent

# 00515 - reconnaissance matinale

et tu traverses
le bout de mes nuits
au milieu des tentatives
du jour encore frileux
est-ce ton ombre

# 00514 - l'oiseau rouge

rien ne semble

tout s'étire

dérive seul

plumes déployées

dans les airs

rouge

# 00513 - le temps s'embrouille

au ras des flots

lumière bleutée

ivre du vent

tu frôles majestueuse la nuit des temps

# 00512 - sans se retourner

les images polychromes
défilent dépouillées
comme un ralenti
de mots découverts
le coeur entier
devenu rouge

# 00511 - apparition

disparue au plus profond du bleu
de la nuit
et soudainement apparue
au milieu
de nulle part

# 00510 - … et ne rien dire

au milieu de mes heures noires
      quand passe ce
      souffle improbable
                 tu danses
                 et tu souris à la nuit
      rêveuse et
      silencieuse

le temps s'épuise en rafale
dans ce grand fracas des
jours à moitié perdus

# 00509 - heures nues

ils ont longtemps rêvé au
fond des jours bleus à ce
qu'elles seraient devenues

en équilibre sur les fils des
horizons imaginaires

les enfants pour les regarder
se sont tus assis les yeux
grands ouverts comme des
étoiles illuminées

     et puis sans
         rien dire
         sont arrivées
         les heures
               peau
                nue

    (Patrick Lucas / poésie des rêves)

# 00508 - seule la vague

avec force et majesté
elle vient murmurer
sur le sable les confidences
des tourments de l'horizon
tandis
qu'erre sur les pontons…

# 00507 - espace entre

deux ou trois tours
l'espace d'un soupir
que rien ne dénoue

# 00506 - retour de haute mer

pensait encore
à ses yeux verts
perdus au milieu
de longs traits roux
de son sourire
       le soir
       au bout du vent

# 00505 - retour aux sources

au bout des landes au pays des korrigans
au travers des hautes herbes un peu graves
trouver sa voix avant le retour de l'aube

# 00504 - piece of sky

tirés de près
ou de loin
ils coupent le ciel
pour offrir une étoile

# 00503 - derrière les couleurs

dès que le jour s'éteint
entre les heures infinies
et la nuit incessante captive
un monde s'ébroue
loin des ombres
loin des ténèbres

# 00502 - sortir les couleurs...

le ciel était gris / règne anthracite
les couleurs prenaient la poussière
j'ai ouvert la fenêtre en grand en
tournant le dos à la porte toujours rouge
             quelques gouttes d'eau
             sont venues pour rêver

# 00501 - le dos des portes

entrer dans le silence des nuits
les bleus les plus profonds
percés de myriades d'étoiles
sans se souvenir
sans mot dire
sans rien