à la chasse de la licorne et
toute une enfance secouée
de mille millions de mille sabords
dans les vapeurs de fuel et de vieux rhums
et des tonnerres de brest
cherche encore sur les quais d'hiver
le capitaine haddock
la tête enfouie dans le col
relevé de son caban
sombre
en roulant vers le tard
alors que le jour s'enfonce dans les lumières du soir
instant décisif de grande résistance
où s'illumine la magie de la vie
sur le pare brise taché de l'auto lentement
glissent les mots de christian bodin
enroulés dans une chanson de leonard cohen
"Toujours ramener la vie à sa base, à ses nécessités premières : la faim, la soif, la poésie, l'attention au monde et aux gens. Il est possible que le monde moderne soit une sorte d'entreprise anonyme de destruction de nos forces vitales - sous le prétexte de les exalter. Il détruit notre capacité à être attentif, rêveur, lent, amoureux, notre capacité à faire des gestes gratuits, des gestes que nous ne comprenons pas. Il est possible que ce monde moderne, que nous avons fait surgir et qui nous échappe de plus en plus, soit une sorte de machine de guerre impavide. Les livres, la poésie, certaines musiques peuvent nous ramener à nous-mêmes, nous redonner des forces pour lutter contre cette forme d'éparpillement. La méditation, la simplicité, la vie ordinaire : voilà qui donne des forces pour résister. Le grand mot est celui-là : résister." (Christian Bodin - propos recueillis le 11/02/2013 par F. Busnel)