journal de bord et humeur du jour

30 novembre 2011

Pink hole


écarter le ciel en cahier spirale dans les déchirures aériennes 
écrire les mots crus en parme à l'encre lourde 
dans les trous de la vie couverts de roses encrées
avant de fondre et disparaître dans les horizontales enivrantes

29 novembre 2011

Extraction bleu nuit


sortir à la force des bleus de la nuit
comme d'une déchirure encore douloureuse 
chair enflammée tachée du sang de l'inconscience
l'espoir s'accroche à la silhouette bleu nuit du premier arbre... 

28 novembre 2011

Stand up


tu m'avais dit jamais tu ne te retourneras
j'ai avancé sans me retourner les bleus à l'âme
seul vers un je ne sais quoi  au bord des gouffres d'eau
le sang perçait le bleu des profondeurs
séchait les larmes de béton craquelé sous le soleil abandonné
le bout du regard agathe était déjà perdu
le silence était assourdissant le vent d'automne caressait
sans relâche les rares herbes grillées le sel ne pimentait plus
la vie les corps s'entassaient entre les planches blanches
jamais rien n'était plus vague que le goût de ta main
ton geste écartelé entre les vacarmes des tempêtes amnésiques
balayées d'un revers méprisant ce jour là à jamais

Tentative (3)


à l'encre blanche dessiner tes rondeurs
le creux de ta bouche le contour de tes lèvres ouvertes

27 novembre 2011

Carapace


bien au-delà des envies de tout refaire
à commencer par la rue le monde 
celui qui heurte fracasse les coeurs
dépose la carapace 
celle qui sépare des autres
celle qui cache le corps
ouvre écarte découvre le jour
celui de l'autre côté
qui ressemble à rien 
pouvoir parler et même crier
dire les mots sourds ceux qui vibrent en silence
déposent les chaînes et les liens / lâcher prise

Vigne rose


il est des légendes comme des nuages elles passent et reviennent
traînent des peurs anciennes comme des mélancolies lancinantes
elles bercent nos illusions profondes et nous portent vers demain
ce jour là près des grandes falaises blanches les corps inanimés des amoureux
desséchaient dans la barque du roi marc'h sous la surveillance étroite
des oiseaux de mauvais augure à voile noire
la légende rapporte discrètement que leurs tombes bleues furent dressées là / derniers soupirs
un épineux rosier rose tendresse poussa là près d'yseult
une vigne robuste colora l'endroit de tristan
toujours sous la surveillance des volatiles
à l'oeil rond
et la démarche alerte

Profondeurs boisées


tiens moi la main je ne m'échapperai pas 
j'éviterai les vitriols boisés
et les vents des sombres assassines
je te suis dans les ombres pénétrantes aux goûts sulfureux
sans écraser plus que nécessaire les féminités du bois
et pénétrer les troncs éclatés des ongles noircis
torrent de couleurs odorantes envoûtantes saisissantes de réalité
ne suffoque plus enlace les corps dressés aux senteurs de cèdre ancien
les loups dînent nous éviterons les grandes concentrations de louves
assieds toi là près de mon cuir épais
et raconte moi une histoire calme et sucrée
pour me débarrasser encore de l'amère cruauté du bleu

26 novembre 2011

Hortense


hortense vivait dans l'arrière pays d'hambourg entre une colline et la mer
elle était frileuse elle portait souvent un affreux bonnet de laine tricoté par n'importe qui 
on aurait dit une fleur pas le bonnet hortense une fleur ancienne 
qu'en finit pas de faner il lui plaisait de rire dans la rue ça faisait du bruit / elle aimait 

Morsure


pris dans le délice fascinant des rondeurs la douceur de surface
au creux des plis des monts et des vaux s'évader imaginer
dans la rosace des sucres des caresses de chairs tendres
tout s'emmêle fusionne et fond entre les lèvres au fond de la gorge
(plaquemine ou kaki très riche en vit. C / carotène / potassium et fibres / excellent fruit d'automne)

Bord d'automne


sur les sables du désert de toi entre écume et transparence
 l'eau agite la mémoire du temps avec le sang glacé des coquillages
l'horizon transperce le regard où se mêlent les bleus souvenirs aux roses tendresse
les ombres fugaces de ton rire résonnent encore sous les nuages de la crique 

25 novembre 2011

Deep forest


dans les contes d'hiver les elfes découvrent des boutiques extraordinaires
des poupées gigognes
des arbres géants bavards 
elles regorgent de trésors en tout genre depuis les sourires de sucre
les rétines berlingot
les charmes guimauve
jusqu'aux délices enrobés de tendres nougats
aux saveurs de pain d'épices  gourmands
enivrantes à mort
perdus entre les masques de poupées aux couleurs racolantes
derrière le fond des forêts trop profondes
comme si le loup n'y arpentait plus les taillis