# 01493 - extérieur lune

j'ai soufflé encore  les nuages

la couleur pourpre inonde

l'horizon même à la lune d'argent

même au fond des chahuts du soir

pourtant la douleur s'enfonce

la douleur grimace

octobre nous prend

les soirées caniculaires s'étiolent 

 

# 01492 - matins bleus

 
ce jour là était couleur lumière
elle disait que le temps se rétrécit

depuis les collines sombres le 

soleil inondait la vallée tout

d'un coup pouvait disparaître

même la chaleur des couleurs... 

# 01491 - les chants du vent

là où se cache le ciel 
entre les masses atmosphériques 

se dressent les structures 

surprenantes qu'escaladent 

et dévalent en rugissant

les chariots de feu 

et tu écoutes les chants

grondants du vent comme

de violantes caresses te 

raconter les absurdités

du pouvoir des hommes

 

# 01490 - au travers du vent

 

droite et un 
peu cambrée
dans les parfums 

d'asphalte parallèle

enfouie dans les 

profondeurs horizontales

 

comme une déchirure
au fond des yeux
une éclaboussure soudaine
saturée des couleurs du jour
complémentaires entièrement

# 01489 - dans le vent des cannes à sucre

ce sucre qui enivre
colle à la gorge

la terre entière
charrie les cailloux

et tu avances toute
ébouriffée les yeux

dans la poussière
depuis le début du temps

# 01488 - couleurs de liberté

toujours

un par un pas plus
défilent les jours
parfois s'enfilent

des couleurs pour
remplir l'espace

l'horizon toujours
plus loin secret

# 01487 - relique métallique

juste une bouteille d'eau
eau secours

une casquette percée pour
marcher

faut-il encore ou toujours fuir
les pensées

celles des autres
celles qui polluent

la route est longue
le soleil est de plomb...

# 01486 - terre du monde

sa chevelure comme  une trace déchirée 

un cri bleu agité dans le noir du soir

son regard brûle les restes du jour dispersés 

derrière  les  vestiges   d'un  monde  ancien

éblouis dans  l'éclat du monde  tout juste

apparu au fond de l'iris jaune de ses yeux

# 01485 - rouge ombre

exquise esquisse à peine
devinée comme un cri
au loin

se retourner une fois pour
tracer son chemin mémoire
amnésique

voir la trace de son sourire
dans les ombres borderline

# 01484 - murmure des ombres

elle avançait au bord de la lumière
entre les ombres étouffantes juste

un murmure pour la guider et l'éclat
scintillant du vent pour la faire sourire

# 01483 - et la nuit m'emporte

dans le silence
des ombres

# 01482 - coeur nature

n    a    t    u    r    e 

le moteur coupé l'air

aidé du vent balance 

les hautes herbes d'été le souffle

est long comme une caresse

s'arrêter là le front près 

du ciel un peu de bleu

au fond des yeux et laisser

l'envie m'enivrer sans modération

découvrir demain et 

un futur pour une fois

# 01481 - encore entre le gris et le rouge

rien ne peut remplacer
un grain de couleur absent
si
longtemps que les blessures du
jour absurde inondent les heures

il faut reprendre son souffle
retrouver les routes les horizons
changeants et surtout l'amour
de ton sourire au fond de mes
rêves

# 01480 - évolution révolution ou extinction

il manque des mots

... et pas que...

2020

2008

# 01479 - perceptions

je les ai aperçus
suspendus sur la ligne
d'horizon ébouriffés
le regard perdu dans
les lointains enflammés
les arbres centenaires
les cachaient à peine les
ombres à peine visibles
étaient rouillées

# 01478 - errance indigo

mille paysannes sur les terres
nues face au vent seins arrogants
les yeux profonds rétine saturée
à la recherche de l'indigo celui de Caux


en somme presque privé ce bleu
que marque l'âme les soirs d'hiver
ce froid perçant sur peau rugueuse
l'oubli creuse un peu plus la terre

tellement immortel

# 01477 - février calcaire

rien que le matin rayé chargé
après le passage des loups gris
calcaire sous le ciel tempête
arraché à la nuit déjà enfuie

écroulé les pieds meurtris je
découvre sous l'horizon bistre
plombé sous la suie de mes nuits
les sifflements ravagés du vent

       février me suit

# 01476 - écho du jour

nuit enfouie au fond
des terres blanches âpres
s'efface   d'un  mot
l'écho résonne perdu dans
le silence  des souvenirs

tu voulais revoir le ciel
                 en  haut

# 01475 - étrange instant

des  profondeurs de la fissure
je n'ose ni ne m'expose
le noir broie les âmes
seras tu la fuite seras tu la blessure

# 01474 - bord du monde

arrêt des rêves et des couleurs
et s'effondre le vieux monde
encore une histoire incomprise
et s'il fallait tout recommencer

# 01473 - proche des étoiles

les pieds  encore sur terre
l'ouverture  s'essouffle la
lune vient de  se retourner

pour fendre la route en hâte
tout   respire  l'impatience
comme  une  caresse d'étoile

# 01472 - 2020 rebelle