# 01143 - septembre s'enfuit

j'ai tourné le dos à l'ombre face à la lumière immobile

juste quelques secondes immobiles

comme si le temps devenait réel

de l'horizon si loin elle venait 

# 01142 - paradoxe excessif

  dans son sillage le temps restait suspendu immobile vide

totale vision surréaliste

air terre eau !! abondance d'air terre eau

des savants découvrent des eaux martiennes

# 01141 - on a marché sur la plage...

  les yeux fermés elle écoutait la musique des vagues

les oiseaux nombreux et blancs

écoutaient les premières notes d'automne

seul passait le vent

# 01140 - révolution air

  souligne d'un trait l'arrondi de ton regard

avant de te mettre en marche

ils ont coupé moissonné labouré

le vent couvre le bruit des bottes

# 01139 - transfert bleu

  loin de la foule son destin suit des voies interdites

sous les nuages bleus d'automne

l'horizon reste muet silencieux

ton chemin suit la trace

# 01138 - morsure

le vent n'épargne personne même à l'abri

vivre le vent comme une déchirure

un pic au fond de la glace

les herbes s'enfoncent dans le sable endormi

# 01137 - large

  son pas était lent comme un nuage au dessus de l'océan

des heures entières à respirer

l'horizon gravé profond

un cailloux roule dans sa chaussure

# 01136 - automne du regard

 des rires au fond des nuits d'été raisonnent

conversations bruyantes et tendres

le soir tombe en douceur derrière tes yeux

les derniers insectes se taisent au chaud

# 01135 - dark road

  le rouge était un souvenir comme le jaune du feu

on road droite et froide parée

de gris sur son ruban d'asphalte

partir et déjà à bout de souffle

# 01134 - au bord du feu

  elle savoure les rayons d'une fin d'été hésitante...

princesse des herbes

majestueuse discrète

l'air se parfume d'automne

# 01133 - dès l'aurore

  dans les méandres du réveil un coin de chaleur...

elle se déplie lentement

caressée par le soleil

déjà les abeilles s'affairent

# 01132 - nuits sauvages

  la nuit les roses sombrent sous le poids du noir

elles se regroupent

en bouquet timide

prêtes à rougir au jour

# 01131 - nuits roses 2

  elle chavire les couleurs au fond du blanc

doucement l'air tiède

tintinnabule les pétales

le rouge explose délicatement

# 01130 - nuits roses

  son sourire éclaire les nuits fauves

elle ouvre le jour

délicate et fraiche

son sourire beau comme le jour

# 01129 - transparence de l'air

  le vent des horizons bleus joue avec les cheveux...

dans les nuages gris des soirs d'été 

déchiffrer les idéogrammes anciens

les poussières du vent rayent le blanc du ciel

# 01128 - ocre du soleil

elle ramasse sur sa robe les dernières poussières du soleil

comme des graines d'été saturées de soleil

elles s'ouvrent et s'éclatent en souriant

un merle passe en sifflant

# 01127 - soleil brûlant

  elle écarte les herbes et se faufile

à l'heure des chaleurs étouffantes

entre les herbes elle cherche l'ombre

le vert assombrit la lumière

# 01126 - soleil voilé

  le monde s'agite naturellement

au passage éblouissant bourdonne

une abeille laborieuse

les couleurs se souviennent de l'été

# 01125 - éclats de rire

  si tu vibres aussi fort que le vent du soir à la surface...

   juste avant la dernière
   seconde entre les mouv'
   crépusculaires on peut
   distinguer encore les
   traces en couleur des
   rires du jour

# 01124 - le regard marin

  entièrement consacré à la lumière il dort...

   comme le sang
   il a choisi le rouge
   entre colère et
   envie l'excitation
   le gagnait dès la
   première respiration

# 01123 - ombres obscures

   c'est dans l'air rougi du soir
   quand le poids du silence se
   fond dans l'horizon que se dessinent
   les silhouettes inconnues que
   l'on croyait disparues effacées

# 01122 - de l'art de rouler

  en sens inverse tourner en rond dans le silence des roulements...

   apprendre encore et encore sa langue
   dans sa bouche tournée sept fois et
   espérer un jour avoir compris le sens
   ce faisant la vie est toujours devant soi
   et la vraie vie toujours maintenant

# 01121 - fragile certitude

   et il n'est pas certain que nos croyances nous accompagnent...

   la route dans la nuit s'écrase froide comme
   le pavé elle sinue et se fond dans les ombres
   noctambule abandonnée à la recherche obstinée
   d'une issue totale jamais fatale d'un horizon
   complice d'une improbable rencontre

# 01120 - mémoire abrupte

   chaque fois que le ciel se couvre les nuages murmurent...

   la plaine inonde et le silence gronde
   le vide remplit le doute la vie me déserte
   c'est toujours dans ces instants soudains
   que tu me rejoins loin de tes absences
   même l'air se parfume de ton regard

# 01119 - racines rougies

   rougie au sel brûlant de la nuit elle s'enfonçait...

   mécaniques infernales et bruyantes
   comme un trait lancé à grande vitesse
   elles rongent les heures entières
   n'épargnent aucunes secondes c'est
   pourtant encore là que je t'aperçois

# 01118 - sur le bord

  dans les poussières du soir à l'abri des heures ridées

  la pensée perdue dans le flux
  infiniment changeant / dans le
  sable la trace effacée de nos
  errances tardives / un souffle
  frais une brise légère / la nuit
  tu t'en vas

# 01117 - jonction

  l'asphalte encore froid de la nuit sauvage...

   l'inquiétude assombrit la route dans
   le sifflement des pneumatiques la
   rondeur du midi enveloppe souvent
   l'espace bleuté du pare brise à cette
   heure où le jour commence à chauffer
   phone is ringing it's 11:03 am

# 01116 - le voyage

   la brume de l'aube caressait le silence de nos pas

   il fallait fermer les yeux pour avancer
   entre le jour et l'envie de courir rejoindre
   les ombres de nos souvenirs monde
   plus réel qu'imaginaire toujours perdu
   derrière le voile des heures suspendues

# 01115 - sans retour

   du bout de l'éternité le temps avait fui

   la marche était longue et épuisante
   sur la trace brillait encore l'ombre
   de son chemin que le ciel recouvrait
   de sombres augures comme autrefois
   te souviens tu des premiers mots de
   la lune

# 01114 - red timing

  le changement de date parut irréel

  au milieu des profondeurs
  dans le bleu de mes nuits
  suivre les traces rouges de
  la mémoire avait un goût
  indicible d'aride abandon