sur sa peau les mots s'imaginaient
tendres
en caractère soigné soyeux
à la craie bleue
elle aimait rêver sous les nuages
et doucement
parler aux étoiles des jours heureux
inutile de suivre son ombre
le vent caresse l'empreinte de
son sourire
puis tourne
et se fond
dans les hautes brumes du soir
rêve de mots parfumés
de nigelle
elles s'égratignent feuille à feuille
sur l'arête du temps
en longues phrases monotones
s'écrabouillent sur l'enfance
insouciante tendre et bruyante
avant de fondre
dans l'ombre du soir