journal de bord et humeur du jour

30 septembre 2013

# 00424 - surface vaine (2)





toutes les peurs
des nuits abandonnées
rassemblées

soudain
dans une frayeur
s'égrènent les impossibles

s  e  c  o  n  d  e  s






28 septembre 2013

# 00423 - surface sensible (1)





temps écroulé
sur les surfaces
rugueuses
des herbes et
des poussières
tout s'enfuit






26 septembre 2013

# 00422 - religieuse la nuit





suivre les envies
vertes ondulantes éternellement

et tenir enfin
du bout des cils l'étincelle

la lumière et
le sens






25 septembre 2013

# 00421 - griffer les ombres





au réveil un peu de chaleur
comme au coeur
de l'été derrière les plombs du         ciel

j'entends chanter
la voix est légère
précieuse transparente

pourtant le jour est sombre
la lumière aveuglante
contraste des heures d'asphalte en      asphalte






23 septembre 2013

# 00420 - anciennement cris et chuchotements





le pénitent avançe tête basse
au rythme des étoiles
reflets d'argent / coeur confiant

le sable jauni par les espoirs
garde la mémoire
étouffe les cris

quand soudain loin dans le temps
derrière les hauts murs amnésiques
montent les cris des enfants




(spéciale dédicace à Roger D.)



grandes marées

j’ai remonté le temps
le pas lourd enfoncé
dans les vasières

les cheveux collés
salés défaits
mais le cœur léger

le temps doux me
caressait le visage
et mêm’ le sourire

il y avait longtemps
du temps des hommes
ceux qui revenaient

la peau criblée
de rides profondes
où je me noyais

des heures entières
à écouter raconter
elles étaient longues

et lointaines leurs paroles
comme les récifs
des romans de mer

que je lisais le soir
les nuits sous le couvert
des draps rugueux de mon lit 

l’hiver quand je tremblais



et le temps finissait
seul la nuit les yeux
au fond des rêves agités

6h30 les odeurs mélangées
chocolat fumant
pain grillé taosté

nous faisaient lever
et oublier la nuit…
 presque


(PL 09/2013)


19 septembre 2013

# 00419 - entrevoir





j'aurai marché longtemps
traversé des plaines
tiré des traits
escaladé des phrases des collines
recommencer encore et encore

à l'encre bleue le jour
encre noire la nuit
pour oublier
effacer les mots
et ne retenir que le sens

         et puis un jour
                 la nuit




(entrevoir : voir de façon furtive)




17 septembre 2013

# 00418 - arrache-réveil





ces grains de sable
entre les mots
ceux qui grincent

quand on les articule
face aux murs
face au silence

et qu'on ne sait plus
quand le sens est perdu
que la nuit est tombée

                froide







16 septembre 2013

# 00417 - sensible surface





après vérification
l'écorce bien tendue
la surface pouvait     remonter

même la rugosité du mot
n'aurait prise
sauf en jaune          peut-être
entre tes lèvres

avant destination l'air
surchauffé pouvait encore
s'emplir de tes        éclisses





14 septembre 2013

# 00416 - pastorale tendance





tes pas dans le transept
comme perdus
laissaient une     trace
d'infini céleste et
l'écho du          silence






# 00415 - argentique vertige





son dos cachait la lune
terriblement présente
même au plus froid du noir

vagues contre récifs
fracassaient inlassablement
vents et déferlantes


aucun mot griffonné
aucune pensée soudaine
aucun rêve bleu ne pouvait l'arrêter




(vertiges amnésiques -1- 2013)

















9 septembre 2013

# 00414 - heure de l'ombre





résilience
gravée au fond de mon regard
jusqu'au plus flou de ses gestes

en fermant les paupières
la féérie des ciels lumineux
déchirait ma mémoire






8 septembre 2013

# 00413 - distance





le voyage se prolonge
entre les décibels
les dissonances

le bleu              du ciel
sur l'herbe verte    du jardin
métamorphose le contexte

la distance est la même
ici ou ailleurs



7 septembre 2013

# 00412 - mona lisa





la surface se distinguait
par ses reflets
un air  profondément
mystérieux

facile de s'y perdre
les contours étaient
mous
les limites absentes

il ne restait que son nom
comme un souvenir effacé
mona lisa
presqu'une voie de garage














# 00410 - nuit pourpre





incandescente nuit
traversée par les démons
              ceux de minuit
              les autres aussi

battue par les vents des
grandes hauteurs
              suspendue
              aux lèvres bleues
              de la nuit

le reste n'existe pas
oubliées les promesses
              du matin
              du jour d'avant

comme aux dernières
heures de la nuit
              tout disparait














6 septembre 2013

# 00409 - instant bleu





j'ai préféré la peinture
                peindre
"l'écriture n'aide pas la mémoire, mais la détruit" (k.n.)
les couleurs sont éternelles
gravent les rétines
du fond de l'univers
jusqu'au fond des coeurs
derrière les rêves
transparence du     bleu







4 septembre 2013

# 00408 - amnésie rk.14





toujours assourdissant de se souvenir
choquant le jour
préfère  l'ombre du jour
sur la route      sourde
comme ton         regard
comme tes         gestes

suivre les oiseaux
qui ne se posent pas






1 septembre 2013

# 00407 - les mots du silence





coller l'oreille au noir de la nuit
surtout à celles de mes nuits
               blanches

percer le silence en vain
toujours sentir le souffle
               de ton corps

et toujours la tête à l'envers
ouvrir les yeux en grand
               sur le noir
               comme un cri
               étouffé
               impossible