journal de bord et humeur du jour

3 juillet 2009

Déchirure bleue


tu vois ce convoi
qui s’ébranle
non tu vois pas
tu n’es pas dans l’angle
pas dans le triangle

comme quand tu faisais du zèle
comme quand j’te volais dans les plumes
entre les dunes

par la porte entrebâillée
je te vois rêver
à des ébats qui me blessent
à des ébats qui ne cessent

peu à peu tout me happe
je me dérobe je me détache
sans laisser d’auréole
les cymbales les symboles
collent
on se rappelle
on se racole
peu à peu tout me happe

les vents de l’orgueil
peu apaisés
peu apaisés
une poussière dans l’œil
et le monde entier soudain se trouble

comme quand tu faisais du zèle
comme quand j’te volais dans les plumes
entre les dunes

par la porte entrebaîllée
je te vois pleurer
des romans-fleuves asséchés
où jadis on nageait
peu à peu tout me happe
je me dérobe je me détache
sans laisser d’auréole
les cymbales les symboles
collent
on se rappelle
on se racole
peu à peu tout me happe


(chanson d'Alain Bashung : Happe 1991)

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